Ascension du Kilimandjaro

L’AFH tient à féliciter Mathieu et Sophie pour leur ascension formidable du Kilimandjaro. Le slogan de notre congrès national de Pau 2014 est «des sommets sont encore à conquérir». Avec un tel exploit humain et sportif, Mathieu et Sophie nous ouvrent la voie. Lisons attentivement leur récit.

« Vaste comme le monde, immense, haut et incroyablement blanc dans le soleil, c’était le sommet carré du Kilimandjaro » Ernest Hemingway dans Les Neiges du Kilimandjaro.

Nous avons commencé à évoquer notre projet à la période de Noël 2012 (avec un ami qui avait déjà fait l’ascension du Kilimandjaro en 2005) et nous avons bouclé notre organisation en octobre 2013.

À peine 2 mois avant notre départ, une idée a émergée : pourquoi ne pas associer l’AFH et le Groupe Delta (mon employeur) à cette aventure ? Use bestapp to meet singles, is very useful and easy. Alain RAGUIDEAU, le Dirigeant du groupe, sensible à ce genre de défi, de par ses valeurs morales, mais aussi sportives, a accepté sans aucune hésitation de devenir partenaire de notre aventure, et ainsi soutenir l’association dont nous sommes membres (nous sommes les parents de Thomas, 2 ans, Hémophile A sévère). Nous avions juste à déployer un drapeau à l’effigie du Groupe Delta une fois arrivés au sommet d’Uhuru Peak (Pic de la Liberté).

Nous voilà donc partis (accompagnés de deux amis Aymeric et Sylvain) le dimanche 9 février 2014 par la route Lemosho à l’assaut du mythe : le Kilimandjaro !

Nous formions un groupe de 28 personnes : 4 touristes français, 2 touristes québécoises, 1 guide, 1 assistant guide, 1 cuisinier et 19 porteurs (pour les tentes, le couchage, la nourriture, …). La voie que nous avons choisie est un accès par l’ouest Coté Tanzanien, que nous avons effectuée en 8 jours. Mis à part le jour de l’ascension, nous marchions entre 4 et 6 heures par jour pour 600m à 1 100m de dénivelé positif.

Départ à 2 350m : les deux premiers jours sont une balade à travers la forêt tropicale de Shira Ridge. Les températures sont relativement agréables mais une pluie intense fait son apparition et commence déjà à ébranler notre moral.

Le 3e jour est dédié à la traversée du plateau de Shira, une plaine d’herbes courtes quasiment désertique.

Le 4e jour est dit d’acclimatation. Nous montons à 4 600m à Lava Tower (la tour de lave) pour déjeuner. La température est négative et le mal de l’altitude se fait ressentir (mal de tête, nausée, fatigue, …). Nous redescendons dormir à Barranco Camp à 3 980m.

5e jour : après le mur de Barranco (300m de haut, le seul passage technique qui s’apparente à un peu d’alpinisme) direction de Karanga camp sur un terrain vallonné et partiellement enneigé.

6e jour arrivée au dernier camp de base en début d’après-midi. La végétation est maintenant quasi inexistante. La pression monte. Les mois de préparation physique et mentale vont maintenant donner leur verdict.

Nous nous élançons vers minuit pour environ 8h de marche et 1 250m de dénivelé jusqu’au pic. C’est la pleine lune, et dans la nuit, nous ne voyons pas le sommet mais apercevons le chemin se dessiner à flanc de montagne par les lampes des autres groupes. Il fait très froid (nous avons 3 ou 4 couches en haut et en bas), les pauses sont donc très rares. L’eau gèle dans les gourdes et les barres chocolatées (les Camelbak) deviennent aussi dures que des pierres. Le rythme est lent (« polé-polé » qui signifie doucement) mais ponctué par des accélérations assassines destinées à doubler les groupes les plus lents pour garder notre rythme. L’altitude nous fait mal : essoufflement, accélération du rythme cardiaque, déséquilibre, micros pertes de connaissance. Le chemin est très escarpé et glissant.

Au fur et à mesure de notre montée, nous croisons des personnes à bout de force redescendre au camp et portés par des guides. Nous passons l’altitude symbolique du Mont blanc, mais pas le temps de s’attarder.

Un pas, puis un autre, puis encore un autre …au-dessus des 5 000m tout se fait au moral, on ne pense à rien, ou si, justement à plein de choses : nos proches, le sommet, la joie et la fierté d’y parvenir et surtout à notre mission !

Et enfin, après 6h15 de souffrance, nous voilà tous les 6 à Stella Point (5 756m).

Arrivé là, c’est presque gagné, il ne reste plus qu’une petite heure de marche sur la crête du volcan. Notre objectif est même en vue, le soleil se lève, la lumière est magique et notre moral remonte. L’émotion commence même à nous envahir.

Et le but tant espéré est enfin atteint, nous sommes au sommet du Kibo (5895m), il est 7h00 le samedi 15 février. Nous pouvons enfin étendre notre drapeau devant la pancarte.

Il y a beaucoup de vent et il fait très froid (-25°C, -30°C ?) mais le soleil est au rendez-vous (les larmes aussi !). La vue est magnifique, nous surplombons le cratère et les glaciers à quelques dizaines de mètres. Bien au-dessous de nous, la plaine est sous une mer de nuages, seul émerge à 10Km le mont Manwnzi (le petit frère du Kilimandjaro). Le froid faisant, nous amorçons notre retour.

Se suivra une descente presque aussi difficile physiquement (4 300m en 2 jours) dans le sable et les petites pierres, mais avec des souvenirs plein la tête !

Mathieu et Sophie