Pourquoi est-il complexe de traiter une Covid-19 chez une personne avec maladie hémorragique constitutionnelle ?

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Si les personnes vivant avec une maladie hémorragique rare ne sont pas plus à risque d’être contaminées et de faire une forme grave de la maladie que la population générale, la prise en charge médicale d’une forme sévère de la COVID-19 pourrait être plus complexe pour ces personnes. Le Dr Roseline d’Oiron vous explique pourquoi. 

Les formes sévères de Covid-19 nécessitant une prise en charge en unité de soins intensifs engendrent des gestes techniques à risque de saignements (pose de cathéter artériel, de sonde d’intubation …). Les personnes atteintes de maladies hémorragiques constitutionnelles (MHC) dans ces situations reçoivent donc en principe une correction de la coagulation pour limiter le risque hémorragique.

Toutefois, chez toute personne atteinte de Covid-19, notamment les formes graves, des thromboses (caillots) peuvent aussi survenir. Certaines thromboses sont parfois sévères comme des embolies pulmonaires. Pour tenter de prévenir ces complications, le recours à des médicaments anticoagulants est souvent discuté.

Entre risque de thrombose et d’hémorragie, entre traitements favorisant ou inhibant la coagulation, il s’avère complexe de prendre en charge une personne avec une maladie hémorragique constitutionnelle (MHC) et une Covid-19 sévère. De telles situations sont d’autant plus difficiles à conduire que la rareté des MHC n’a pas encore permis d’accumuler suffisamment de données pour définir des stratégies de traitement robustes. Des conséquences à long terme peuvent résulter de ces difficultés de prise en charge.

La vaccination offre une opportunité vraiment valide d’éviter ces situations difficiles et complexes. Les premières vaccinations anti-Covid 19 chez des personnes avec MHC ont débuté il y a 9 mois en France. Des précautions spécifiques ont été mises en place pour minimiser les risques de saignement au point d’injection. L’accumulation d’expériences est rassurante et indique à ce jour une excellente tolérance de cette vaccination. Les médecins des CRC-MHC restent à la disposition des personnes atteintes de MHC pour répondre à toutes leurs questions.

Le Dr Roseline d’Oiron est responsable du Centre de Référence de l’Hémophilie et des Maladies Hémorragiques Constitutionnelles  à l’hôpital Bicêtre, APHP Université Paris Saclay, au Kremlin-Bicêtre.